En Europe, dernière ligne droite pour l’adoption complète de la visioconférence
La visioconférence n’a décidément pas fini de faire parler d’elle. Alors même que celle-ci a été relativement adoptée par la majorité des entreprises du monde entier, depuis son utilisation massive au début de la crise sanitaire, il reste encore un bout de chemin à parcourir pour accepter définitivement le modèle hybride qu’elle établit. Depuis deux ans, les acteurs de la visioconférence se sont lancés dans une course aux fonctionnalités et au matériel pour faire converger et simplifier la collaboration… et ainsi éviter les arguments en défaveur de l’adoption de ces technologies. L’étude Sharp souligne en effet les réticences qui persistent pour les collaborateurs : en Europe un peu moins de la moitié des personnes interrogées (47 %) considère l’utilisation de différentes plateformes dédiées comme une source de confusion. Près de trois personnes sur dix (28 %) craignent également que certains de leurs collègues soient mis à l’écart de leur équipe, 17 % qu’il soit plus difficile de collaborer à distance. Les Français sont à ce titre les plus nombreux d’Europe (31,3 %) à penser que le travail hybride puisse amener certains collaborateurs à se sentir exclus de l’équipe dans laquelle ils travaillent.
Faciliter la prise en main
Logiciels et matériels intuitifs, applications compagnons, réduction de bruit, reconnaissance faciale et vocale… les solutions de visioconférence rivalisent en matière d’innovation pour faire en sorte que la technologie soit inclusive et s’adapte aux pratiques des équipes. « Une bonne partie des employés commence à s’habituer au travail hybride. Cependant, les réunions hybrides, elles, impliqueront un processus d’apprentissage très intense à différents égards. Les résultats de l’enquête de Sharp soulignent l’importance de l’interactivité afin d’encourager la créativité, en particulier pour celles et ceux qui participent à des réunions à distance, car il est bien plus difficile de trouver de nouvelles idées dans ces conditions. L’interactivité entre l’ensemble des membres du personnel est le facteur permettant de stimuler l’engagement, et les nouvelles technologies sont essentielles pour atteindre cet objectif », commence dans l’étude Nigel Oseland, psychologue spécialisé dans l’environnement de travail.
Quid des moins de 30 ans ?
Dernière zone d’ombre: les attentes de la jeune génération vis-à-vis des bureaux de demain. Le recours massif au télétravail a pu couper les liens entre les jeunes actifs et leur hiérarchie, les privant des précieux conseils et de l’expérience de leurs ainés et générant un sentiment d’isolement. Toutefois, avec le retour au bureau et un fonctionnement plus hybride, les réunions à distance ont offert davantage d’opportunités aux européens de moins de 30 ans. Ainsi, la moitié (50 %) d’entre eux déclare être plus confiants à l’idée de s’exprimer lors de conférences virtuelles qu’en face à face, et près de trois personnes sur cinq (59 %) affirment que les visioconférences permettent à davantage de participants d’apporter leur contribution. Le cap reste encore à franchir pour les jeunes employés français, qui sont les moins confiants d’Europe (44,8 %) à prendre la parole lors des réunions virtuelles.