Dans la plupart des entreprises, les collaborateurs accèdent aujourd’hui à des serveurs partagés afin de collaborer sur des présentations, annoter des documents et mettre en commun d’autres ressources numériques. Le bon fonctionnement de ces services est assuré par les responsables IT, mais lorsque le télétravail se généralise, la situation se complexifie. Les dépannages de problèmes doivent désormais être gérés pour chacun des individus se trouvant dans des lieux et foyers distincts, et non plus regroupés dans un bureau.
Comment les responsables IT s’assurent-ils que les services essentiels fonctionnent au mieux dans ces différents lieux lors des périodes de confinement que nous connaissons, avec des collaborateurs qui se connectent constamment à distance ? La réponse est la supervision réseau, car elle permet de garder un œil sur les infrastructures IT et de surveiller en temps réel l’apparition des problèmes, que ce soit dans les applications ou les services.
S’assurer que la bande passante est solide
La bande passante reste sans aucun doute la clé de l’efficacité pour les équipes travaillant depuis leur domicile, tout se jouant sur la rapidité et la facilité avec lesquelles les utilisateurs peuvent accéder aux services et applications puis les utiliser. La visioconférence ou le partage de fichiers via des services en cloud comme Microsoft 365 sont quelques-uns des principaux facteurs qui ont permis à un nombre croissant de collaborateurs de travailler à distance.
L’objectif étant de les maintenir connectés, il faut à tout prix éviter les baisses de débit. Sans oublier de prendre en compte que les équipes peuvent se répartir entre ceux qui se rendent encore ponctuellement au bureau et ceux qui restent chez eux.
© Mika Baumeister
Les équipes IT doivent ainsi s’assurer que tous les collaborateurs peuvent profiter d’une connexion efficace, quel que soit l’endroit où ils se trouvent. C’est pourquoi la bande passante est probablement l’élément le plus crucial à superviser. La bande passante est un enjeu complexe, car il existe de nombreuses variables susceptibles d’affecter la connexion d’un utilisateur aux services, et beaucoup d’entre elles se situent en dehors du champ de contrôle de l’équipe IT.
En premier lieu, il y a le réseau Wi-Fi du domicile de l’utilisateur, auquel une multitude d’appareils peuvent être connectés simultanément. De plus, les administrateurs IT doivent garder à l’esprit que les collaborateurs peuvent effectuer des changements régulièrement dans leurs solutions de connectivité. Il faut ensuite considérer la connexion Internet de l’utilisateur en elle-même. Il est bien sûr presque impossible de la superviser, car on ne peut pas installer des solutions de supervision réseau au domicile de chaque employé sans enfreindre les lois sur la vie privée. Il s’agit donc plutôt de traiter cette question de manière spécifique, autrement dit suivre de près les problèmes rencontrés par les collaborateurs.
Si quelqu’un se plaint d’avoir des ennuis avec certains services, le mieux est de commencer par lui demander d’effectuer un test de vitesse réseau. Cela indiquera déjà si le problème vient de sa connexion Internet ou d’ailleurs. En parallèle, afin de contrôler et limiter le nombre de problèmes rapportés par les collaborateurs, il est essentiel de continuer à superviser activement l’activité sur le réseau de l’entreprise. En supervisant les points problématiques potentiels sur le réseau, il est plus facile de détecter les goulets d’étranglement avant que les utilisateurs ne déclenchent l’alarme.
Optimiser la sécurité grâce à un VPN
Les réseaux privés virtuels (VPN) sont considérés comme une grande aide par de nombreux télétravailleurs. Cela n’empêche toutefois en aucun cas d’avoir des dizaines voire des centaines de collaborateurs connectés à tout moment. Et bien entendu, il est également essentiel de s’assurer que le VPN est fonctionnel. Les principaux aspects à prendre en compte avec les VPN sont le trafic entrant et sortant, ainsi que le nombre de connexions. Un trafic ralenti peut indiquer un problème potentiel et connaître le nombre d’utilisateurs connectés simultanément peut aider pour le diagnostic et le dépannage. Pour assurer la supervision des VPN, les entreprises peuvent utiliser le protocole SNMP (Simple Network Management Protocol).
Si l’environnement VPN est basé sur du matériel Cisco ASA ou SonicWall, le système est censé intégrer un certain nombre de capteurs par défaut utilisant le SNMP, afin de pouvoir superviser le trafic VPN, les utilisateurs et les connexions de ces solutions. S’il existe une option VPN alternative, des capteurs SNMP personnalisés par l’utilisateur peuvent être utilisés. Des fabricants tels que Juniper et Fortigate fournissent des fichiers MIB pour alimenter le système de supervision, permettant ainsi de superviser les VPN correspondants.
Garder tout le monde connecté en supervisant les visioconférences
Il ne fait aucun doute que ce sont les réunions vidéo qui ont permis de garder les équipes virtuellement réunies. Les outils de visioconférence comme Microsoft Teams, Zoom et bien d’autres, sont les seuls moyens pour les équipes de continuer à travailler… en équipe, justement. Il faut donc que ces outils restent opérationnels. Heureusement, certains systèmes de supervision proposent désormais des solutions prêtes à l’emploi pour superviser les visioconférences. Elles permettent de superviser des applications comme Zoom, de vérifier les statuts du streaming en direct, du client web, du portail web, du chat et des réunions.
Elles montrent les états de fonctionnement des services et les messages d’erreur si quelque chose ne fonctionne pas.
© Charles Deluvio
Ce nouveau type de capteurs aide à garder un œil sur la disponibilité de Zoom afin de pouvoir réagir immédiatement en cas de problème, ce qui est particulièrement important si l’entreprise compte sur le travail à distance via ce service. Si aucune solution de supervision directe n’est disponible, il existe toutefois des méthodes indirectes auxquelles on peut recourir. La plupart des services proposent en effet une API ou un site web permettant aux utilisateurs de superviser la disponibilité du service. Par exemple, Zoom propose ce statut de service ainsi qu’une API permettant d’interroger le statut.
Il est crucial de surveiller ces informations, car le fait de disposer d’un flux en direct des données d’état peut là aussi permettre aux administrateurs IT d’intervenir. Une multitude de services nécessitent d’être maintenus en bonne santé et pleinement opérationnels pour les collaborateurs qui utilisent l’IT au quotidien: connexions Internet, accès au VPN, partages de données sur les serveurs, messageries instantanées, visioconférences, emails ou encore lignes téléphoniques. Afin de compléter la supervision spécifique de toutes ces parties disparates, la supervision réseau fournit au final la réponse clé, en contribuant à réduire les risques de voir des problèmes techniques passer à travers les mailles du filet et nuire à la productivité et à l’efficacité d’une entreprise.
A propos de l'auteur
Claire Kago est Sales and Business Development Manager chez Paessler France. Elle a pour mission de développer l’activité française de la société allemande Paessler, spécialiste de la supervision IT. Une approche qui permet à une entreprise et à ses équipes techniques de garder un œil sur le bon état de fonctionnement de tous les outils informatiques et des réseaux. L’objectif : anticiper les problèmes et les résoudre avant qu’ils n’affectent les utilisateurs.