
Sortie en 2021, la gamme Mondi de Vanerum fait du tableau blanc un élément décoratif autant que collaboratif.
Même en pleine ère des écrans, du tactile et du numérique, l’écriture manuscrite reste solidement ancrée dans nos bureaux. Plus efficace qu’un clavier pour la prise de notes, elle remplit aussi une fonction sociale et émotionnelle très forte comme le rappelle Marieke Longcamp, chercheuse en neurosciences à l’université d’Aix-Marseille et au CNRS : « Elle sollicite des régions visuelles du cerveau importantes pour la reconnaissance des visages. Cela nous renvoie à une fonction humaine fondamentale : communiquer et faire société ». Autant de raisons qui expliquent sans doute pourquoi le tableau blanc résiste encore à la numérisation. Mieux encore, il connaît aujourd’hui un véritable renouveau. Sans aller jusqu’à faire du bureau les grottes de Lascaux modernes, une enquête menée par OpinionWay pour l’Ufipa (Union des fabricants et industriels de la papeterie) en 2021 révèle que 54 % des Français préfèrent les instruments d’écriture traditionnels pour animer des réunions. Des moments de collaboration spontanée qui se multiplient aujourd’hui avec la croissance des modes d’aménagement flexible.

© Sokoa
Modèle Kulbu de Sokoa
La mobilité, moteur d’innovation

© Be My Desk
Solution Côme de Be My Desk
Nouveaux espaces et nouvelle façon de travailler obligent, les fabricants de mobilier rivalisent d’idées pour adapter leurs offres. Dans une logique de bureau « hack your space », le mobilier modulable intègre ainsi de plus en plus de surfaces d’écriture directement dans sa conception. Le modèle Kulbu de Sokoa se veut par exemple multifonction : un tableau blanc monté sur roulettes est adossé à un caisson dans lequel se logent jusqu’à six poufs. En quelques minutes seulement, les salariés peuvent se saisir d’une assise, créer un espace de réunion éphémère et assister à un point d’équipe. Même principe pour la solution Côme de Be My Desk qui associe un panneau écritoire sur roulettes et une assise d’appoint avec un rangement pour feutres.

© 3M
Le Flex Write de Post-it
Séparer et collaborer
Dans la famille des équipements mobiles, les cloisons offrent également la possibilité de croiser les usages : fonctionnel pour l’acoustique et collaboratif pour les présentations. Le fabricant Bene a ainsi conçu le Frame S Board en complément des modules Pixel pour former des espaces temporaires. Ce panneau offre notamment la possibilité d’avoir un tableau blanc sur une face et un écran au verso. Approche similaire chez l’entreprise espagnole Actiu qui a lancé en 2021 la Caddy 500, une cloison personnalisable selon les besoins. De son côté, Steelcase a fait le choix avec sa solution Flex de transposer le concept de l’ardoise scolaire en tableau blanc grand format. Chaque collaborateur peut installer un module sur un rail mural ou le fixer sur une table présentoir, créant ainsi une séparation physique avec le reste d’un open space.
Favoriser la créativité
Les spécialistes historiques de l’affichage se mettent également à la page. Depuis plusieurs années, ils déclinent leur offre en appuyant sur le prêt à l’emploi et la personnalisation. Plus que jamais, la crise sanitaire semble avoir accentué la nécessité de faire évoluer le tableau blanc vers plus de créativité. En témoignent le marketing et les catalogues des acteurs du secteur : appuyer sur l’idéation et l’expression personnelle semble porteur. La marque Post-It a développé Flex Write, un tableau blanc en rouleau, facile à découper et adaptable sur toutes les surfaces planes grâce à sa face adhésive. Il est possible de l’utiliser avec un marqueur effaçable à sec ou permanent sans laisser de tâches ou d’ombre. Legamaster mise lui aussi sur le personnalisable avec Board-Up. À la maison ou au bureau, cette solution permet de créer une mosaïque de tableaux différents en combinant un à plusieurs panneaux d’affichage acoustique feutré avec des tableaux blancs. Sans cadres, les panneaux se fixent magnétiquement et se réarrangent facilement. Taillées sur mesure pour se fondre dans l’environnement de travail à la maison, les ardoises Solo de Polyvision sont quant à elles conçues dans un design sobre et élégant. L’alliage de céramique et d’acier permet à la fois d’agrémenter l’espace de couleurs pastel, mais aussi d’un support magnétique et inscriptible pour la prise de notes ou les inspirations artistiques.

© Polyvision
Les panneaux Solo de Polyvision
S’approprier l’espace
Selon l’étude Gfk menée pour l’Ufipa, la catégorie de produits « Présentation et planification » - qui comprend les tableaux blancs - a enregistré une hausse de 7,9 % en 2021, par rapport à 2020, sur le réseau BtoB. Les surfaces inscriptibles que l’on peut disposer un peu partout dans l’environnement du bureau ou de la maison remplissent aujourd’hui un rôle essentiel pour les salariés : s’approprier leur espace de travail. Un besoin qui résulte de la perte de repères, après l’épreuve des confinements successifs, l’expérience du télétravail et le retour au bureau dans un mode hybride. Avant la pandémie en 2019, le baromètre Actineo révélait que 36 % des actifs exerçant dans un bureau étaient insatisfaits de leur lieu de travail. Un peu plus des deux tiers d’entre-eux estimaient même qu’il n’était pas adapté à leurs besoins. Trois années plus tard le flex office, le bureau partagé et les bureaux flexibles ont le vent en poupe… et les salariés peinent encore à s’y retrouver. En 2021, l’Ifop relevait que 36 % des salariés qui n’ont pas de bureau attitré considèrent que la configuration de l’espace de travail a une influence négative sur leur santé. À cela s’ajoute parfois aussi la fracture entre les collaborateurs en distanciel et en présentiel.

© Steelcase
La collection Flex de Steelcase
Le défi des entreprises est désormais de recréer ce tissu social en même temps que le sentiment d’appartenance. Dans les bureaux, un dessin coloré ou une pensée du jour valent mieux que la nuance terne d’un écran éteint. Avantage d’usage donc pour le tableau et le feutre comparé à l’écran collaboratif : allumer une solution interactive, ouvrir une page blanche et griffonner quelques mots reste toujours moins spontané et naturel que d’adresser un message ou de laisser une note à ses collègues. Bien que les deux pratiques partagent un objectif commun de collaboration, le numérique – dont la présence est de plus en plus marquée – n’a pourtant pas supplanté pas l’écriture manuscrite. Du haut de ses 5 500 ans, ce moyen d’expression du quotidien a encore de beaux jours devant lui.
Logitech numérise le tableau blanc
Pour développer sa solution Scribe, le spécialiste suisse des périphériques a eu l’idée de combiner les deux avantages du physique et du numérique : le côté intuitif du tableau blanc associé à la capture et à l’enregistrement vidéo. Objectif : numériser n’importe quel tableau blanc pour l’intégrer dans le flux vidéo d’une réunion à distance. Fixée au-dessus du tableau effaçable, la caméra haute définition capte en temps réel les annotations, schémas et même les notes repositionnables sur une surface allant jusqu’à 1,2 sur 2 mètres. Un bouton de partage sans fil, fourni avec le kit, permet de partager directement le contenu sur Zoom Rooms ou Microsoft Teams. Grâce à l’IA embarquée dans le système, le présentateur est rendu quasi transparent et l’apparence des tracés (couleurs et contrastes) est améliorée.

© Logitech
Même en pleine ère des écrans, du tactile et du numérique, l’écriture manuscrite reste solidement ancrée dans nos bureaux. Plus efficace qu’un clavier pour la prise de notes, elle remplit aussi une fonction sociale et émotionnelle très forte comme le rappelle Marieke Longcamp, chercheuse en neurosciences à l’université d’Aix-Marseille et au CNRS « Elle sollicite des régions visuelles du cerveau importantes pour la reconnaissance des visages. Cela nous renvoie à une fonction humaine fondamentale : communiquer et faire société ». Autant de raisons qui expliquent sans doute pourquoi le tableau blanc résiste encore à la numérisation. Mieux encore, il connaît aujourd’hui un véritable renouveau. Sans aller jusqu’à faire du bureau les grottes de Lascaux modernes, une enquête menée par OpinionWay pour l’Ufipa (Union des fabricants et industriels de la papeterie) en 2021 révèle que 54 % des Français préfèrent les instruments d’écriture traditionnels pour animer des réunions. Des moments de collaboration spontanée qui se multiplient aujourd’hui avec la croissance des modes d’aménagement flexible.
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