IBM_Comment-réagissent-les-acteurs-du-coworking-face-à-la-crise © Copernico
Douze mois après le premier confinement de mars 2020, la société de conseils en immobilier d’entreprise Cushman & Wakefield fait le point sur la façon dont les entreprises et les acteurs du coworking ont appréhendé cette période inédite.

La flexibilité s’annonce comme le maître-mot du marché de l’immobilier de bureau pour les mois à venir. Si les acteurs du coworking ont subi de plein fouet le premier confinement, ils adaptent aujourd’hui leur offre pour répondre aux nouvelles exigences d’agilité de leurs clients. Selon l’étude récemment réalisée par Cushman & Wakefield, les bureaux privatifs flexibles (Plug and Play/Work) pourraient être les grands gagnants de cette recherche de flexibilité en raison de leur rapidité d’aménagement, de leurs équipements et services intégrés, ainsi que de la flexibilité de leur durée de location.

Economie des postes

À la suite de l’annonce du premier confinement, de nombreuses entreprises installées dans des espaces de coworking, prévoyant un ralentissement voire l’arrêt de leur activité, ont rapidement décidé de modifier leur contrat voire de le rompre lorsque leurs engagements le permettaient. Passé le choc initial, les changements apportés à leur organisation du travail, avec notamment la généralisation du télétravail, les ont incités à se projeter de nouveau à court et moyen terme, et ainsi à reconsidérer des solutions immobilières flexibles. Selon Cushman & Wakefield, leur approche est également aujourd’hui plus globale et inclut non seulement un aspect financier mais aussi social. Dans ce contexte de recherche d’économies, l’optimisation du nombre de postes au sein des espaces flexibles apparaît comme une solution de plus en plus prisée. Les entreprises en difficulté, plus particulièrement les TPE/PME, ont ainsi pris à bail des surfaces flexibles plus petites à moindre coût pour parfois simplement assurer leur survie.

Stratégie immobilière à plus long terme

Autre enseignement issu de cette étude : la recherche de flexibilité s’inscrit désormais dans des stratégies de long terme. « La durée des contrats de prestations de services, autrefois davantage considérée sur une période d’un an – ou moins – renouvelable, s’envisage de plus en plus sur une période de 24 mois, dans la perspective d’un rééquilibrage d’intérêts face à l’effort d’une politique tarifaire des opérateurs revue à la baisse », indique le rapport. Ce type de contrat se révèle plutôt attractif dans un contexte d’incertitudes autant économiques que sanitaires. Pour les entreprises clientes, c’est la possibilité de mettre en place un pilotage global de leurs coûts immobiliers, intégrant l’ensemble des charges sans risques de hausses non prévues (comme celles des frais de nettoyage associés au respect des règles sanitaires). L’étude précise qu’à l’horizon 2021-2022, le nombre de demandes pour ces contrats devrait augmenter, boosté par la généralisation du télétravail et, par voie de conséquence, la croissance du coworking et des espaces flexibles.

Attentisme immobilier pour les acteurs du coworking

Depuis un an, le volume des transactions d’espaces flexibles en Île-de-France a diminué de près de 80%, notamment en ce qui concerne les surfaces de bureaux supérieures à 1000 m². Ce chiffre s’explique par la stratégie adoptée par les acteurs du marché flexible, qui ont privilégié la hausse de l’activité des bureaux privatifs type « Plug and Play/Work » . Ces bureaux flexibles ont représenté 32% du volume placé des acteurs du flexible en 2020 (contre 20% en 2019) et constituent une offre de plus en plus conséquente sur le marché des bureaux, correspondant à une vraie demande de la part des utilisateurs finaux, désireux de combiner flexibilité et personnalisation d’un « espace à soi et pour soi ».

Nécessité d’offrir une offre servicielle de qualité

En plus de leur localisation géographique, le succès des espaces flexibles repose de plus en plus sur la pertinence de leur offre servicielle, ainsi que sur l’adéquation de leurs équipements professionnels. Selon l’étude, les disparités dans ce domaine influent fortement sur les écarts de remplissage des surfaces de coworking qui peuvent actuellement varier de 0% à 70%.