Le nouveau protocole fixé par le ministère du Travail prévoit l’assouplissement du télétravail de la part des employeurs en dialogue avec leurs salariés. Sur la base du volontariat, ou avec l’obligation de jours de présence sur site, chaque entreprise se prépare à la reprise d’activité. Parmi les 270 décideurs RH interrogés par l’ANDRH, presque la moitié entend favoriser 2 jours de télétravail minimum par semaine jusqu’à fin août. Un choix pratique qui s’explique aussi par les vacances d’été pendant lesquelles les effectifs sont souvent réduits, en raison d’une fermeture de l’entreprise ou des congés des salariés. La rentrée de septembre signe en revanche le retour du « 100 % présentiel » pour 23 % des répondants et une quasi-disparition des trois jours de télétravail par semaine. Selon eux, le fait de recréer le lien au sein des collectifs de travail est un enjeu majeur pour faciliter la reprise et accompagner le retour sur site.
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Une nouvelle organisation du travail
Toutefois, aucun retour en arrière possible pour les entreprises : la généralisation du télétravail a précipité la mise en place d’une nouvelle façon de travailler. 80 % des personnes interrogées de l’étude souhaitent avoir davantage recours au télétravail pour leurs salariés et plus de la moitié veut créer ou mettre à jour durablement l’accord de travail à distance. 26 % des DRH souhaitent par ailleurs réaménager le site en s’appuyant sur les solutions que propose le flex office.
« L’entreprise doit proposer un nouveau mode de fonctionnement et donc adapter son organisation et son management. C’est un point attendu par les salariés et les candidats. » Audrey Richard, présidente nationale de l’ANDRH.
Plusieurs mesures, à l’origine exceptionnelles, ont désormais vocation à rester. Selon huit DRH sur dix, le recours à la visioconférence pour les réunions CSE devrait perdurer. De nombreuses interrogations subsistent Avec le recours massif au télétravail, des questions inédites se posent. Presque un tiers des DRH a été confronté au phénomène des mobilités géographiques : des salariés ayant déménagé pendant la crise et sollicitant l’adaptation de leurs conditions de travail. Un casse-tête d’organisation et de stabilité pour les entreprises. Concernant le retour en présentiel, si le respect des mesures de distanciation physique, de port du masque semble faire consensus, l’éventuelle mise en place d’un pass sanitaire en entreprise divise les RH : 43 % y sont favorables, contre 41 % défavorables (16 % qui ne se prononcent pas). Beaucoup pointent la question du rôle de l’employeur pour assurer la protection des données de santé. Mais aussi le risque de stigmatisation des personnes ne souhaitant pas, ou n’étant pas encore vaccinées.