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Après s’être penchée en 2020 sur le « télétravail de crise », l’Apec publie une nouvelle étude sur le déploiement du travail hybride. Des travaux qui confirment la persistance d’une forte disparité des pratiques entre les entreprises et les secteurs d’activité.

Si le travail hybride semble bien parti pour durer, ce mode d’organisation est pourtant encore loin de s’être généralisé dans les entreprises françaises. Avant l’entrée en vigueur du télétravail obligatoire début 2022, elles n’étaient que 38 % à l’autoriser, dont 25 % de façon régulière. Encore minoritaire, le télétravail renvoie aussi à des réalités très différentes d’un secteur et d’une entreprise à l’autre. En septembre 2021, l’Apec a enquêté auprès de 1 000 entreprises et 800 cadres du secteur privé afin de mieux cerner la disparité des pratiques en matière de travail à distance*.

Les TPE à la traine

Le premier constat de cette étude vient confirmer les tendances observés ces derniers mois : le télétravail concerne majoritairement les cadres (66 % télétravaillent au moins une journée par semaine avant la cinquième vague de Covid-19) qui évoluent principalement dans le domaine des services à forte valeur ajoutée. Dans ce secteur, 64 % des entreprises ont mis en place le télétravail. Ce taux tombe à 31 % dans l’industrie, 21 % dans le commerce et 20 % dans la construction. La possibilité de travailler à distance varie également selon la taille des organisations : 70 % des ETI et des grandes entreprises l’ont autorisé pour tout ou partie de leurs salariés alors qu’elles ne sont que 42 % parmi les PME et 35 % parmi les TPE. Le niveau d’encadrement de la pratique suit le même profil : deux tiers des grandes entreprises et 54 % des PME déclarent avoir formalisé des règles et des procédures contre seulement 36 % des TPE.

Part des entreprises autorisant le télétravail. Source : Apec 2021 – Septembre 2021.

Peu de retours d’expérience formalisés

Seul un tiers des entreprises ont partagé un retour d’expérience du télétravail avec leurs IRP ou leurs managers. Une majorité de celles qui ont fait cet exercice (77 %) dresse toutefois un bilan globalement positif. Les secteurs les plus mitigés sur la question sont logiquement ceux où le niveau d’adoption de la pratique est le plus faible. C’est le cas par exemple de l’industrie où l’existence de nombreux postes « non télétravaillables » a occasionné des tensions et des jalousies en particulier à l’égard des cadres.

A l’arrivée, 41 % des organisations interrogées se disent favorables au travail à distance avec toujours de fortes disparités entre les grandes entreprises (72 %) et les PME/TPE (respectivement 44 % et 34 %). Celles qui y sont favorables jugent toutefois que le présentiel doit rester prédominant. Une forme de consensus se dessine autour d’un rythme d’un à deux jours de télétravail par semaine, là où les cadres aspirent à deux à trois jours.

* Cette enquête comportait également une phase qualitative lors de laquelle 12 responsables des RH et 23 cadres managers ont été interrogés.