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Selon l’ADEME, la fabrication d’un smartphone neuf requiert en moyenne 44 kg de matières premières et de métaux rares et émet 56 kg de CO. Cette étape représente près de 80 % de son empreinte carbone contre 20 % pour son utilisation. Pour les entreprises, de plus en plus sensibles au numérique responsable intégré dans une approche RSE, le recours au smartphone reconditionné permet d’allonger la durée de vie des appareils et devient une sérieuse alternative au neuf.

Visionnez notre reportage chez le reconditionneur Phone Recycle Solutions

Cadre légal et garanties

Sous l’impulsion de la loi AGEC et du décret du 17 février 2022, le terme reconditionné dispose d’une définition officielle pour le distinguer des produits d’occasion ou « comme neuf », vendus en l’état et qui n’ont pas subi une batterie de tests de vérification. Les vendeurs de smartphones reconditionnés doivent également afficher un indice de réparabilité, compris entre 0 et 10, calculé sur différents critères comme le prix et la disponibilité des pièces détachées, les conseils d’utilisation et d’entretien, la documentation technique et la capacité à être démontés. Il sera remplacé à partir de 2024 par l’indice de durabilité incluant de nouvelles références comme la robustesse et la fiabilité. La loi impose également à la filière d’offrir une garantie légale de conformité d’une durée de deux ans – passé 6 mois il faut fournir la preuve de l’existence du défaut de conformité le jour de vente. Certains acteurs enrichissent cette garantie, d’offres de services supplémentaires comme la garantie commerciale, la location, le remplacement d’appareils en 24 heures ou encore de plateforme de gestion de parc pour les entreprises.

Tri et nettoyage des données

Suivant le principe de l’économie circulaire, les smartphones récupérés sont d’abord triés par les experts du reconditionnement avant d’entrer dans le processus de revalorisation. Ceux considérés comme des déchets d’équipement électrique et électronique (DEEE) sont démantelés, les pièces détachées sont récupérées et le reste fait l’objet d’un recyclage auprès d’organismes spécialisés. Les autres appareils sont identifiés grâce au numéro IMEI puis passent à la première étape qui vise à éliminer toute trace logicielle d’une première utilisation : destruction de la carte SIM, déblocage de l’opérateur, effacement des données, réinitialisation du système et mise à jour du système d’exploitation.

Points de contrôle

Malgré l’apparition d’une définition légale en France le marché du reconditionnement de smartphone, en plein essor, reste aujourd’hui relativement opaque. Il n’existe pas de standard, ni de protocole précis pour le diagnostic, la réparation et le contrôle qualité des équipements. D’un acteur à l’autre, la vérification et le nombre de points de contrôle varient donc de 30 à plus de 70, avec parfois des critères spécifiques très différents comme le contrôle administratif ou la mesure du débit d’absorption spécifique des ondes (DAS). Cette phase de diagnostic consiste à passer au crible les fonctionnalités et composants des appareils (écran, boutons, appareil photo, micro, rétroéclairage, mémoire, connecteurs, bluetooth, wifi, circuits, etc.), de manière plus ou moins exhaustive, afin de les nettoyer, les réparer ou les remplacer. La batterie fait souvent l’objet d’une attention particulière : dans le cas où elle n’atteint pas un certain palier de sa charge initiale elle est remplacée. Ce pourcentage se situe en général autour de 80 %.

Usure et grades

Sur la plupart des sites et marketplaces, plusieurs versions d’un même modèle de téléphone sont proposées avec un système de grades (« état correct », « bon état », « très bon état », « excellent état »). Ils qualifient l’usure visible du matériel et justifient la baisse de prix par rapport à un appareil neuf et se limitent à l’aspect esthétique extérieur. Là encore, le système de notation peut varier d’un reconditionneur à l’autre. Lors de l’achat, attention à bien lire la qualification détaillée des spécialistes pour comprendre les critères d’évaluation de l’état visuel de la coque, de la tranche de l’écran et la présence de rayures. Ce grade est indépendant de l’état fonctionnel du smartphone !

RSE
Afin de favoriser la circularité, la réparabilité et les approches RSE, les reconditionneurs proposent souvent le rachat de parcs de téléphones aux entreprises. De son côté, l’État propose un bonus réparation de 25 €, pour les smartphones qui ne sont plus sous garantie, chez les réparateurs labellisés QualiRépar. Plus de 2,8 millions de smartphones reconditionnés ont été vendus sur le marché français en 2020, dont 30 % reconditionnés en France.