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Cette année encore, l’association de la Journée nationale de l’audition (JNA) alerte sur les nuisances sonores au bureau en publiant son baromètre réalisé avec l’Ifop. La rédaction d’Info Buro Mag a identifié quatre principaux enseignements qui rappellent que l’acoustique est un passage obligé pour les entreprises.

Le bruit continue d’affecter la santé auditive au travail

Un phénomène avéré

L’exposition au bruit reste une réalité quotidienne pour une bonne moitié des salariés (52 %) sur leur lieu de travail, tous secteurs confondus. Un risque encore insuffisamment pris en compte puisque 9 % des actifs beaucoup exposés au bruit n’expriment pas de gêne, un chiffre qui augmente à 18 % chez les 18-24 ans. Les télétravailleurs sont quant à eux 60 % à percevoir un inconfort lié au bruit.

Des sources variées

Parmi les sources identifiées qui gênent les individus, le bruit provenant de l’extérieur des locaux figure en première place (20 %) suivi des conversations entre collègues (15 %), du matériel utilisé, ordinateurs, imprimantes, etc. (15 %), les allers et venues de personnes (12 %) et les conversations téléphoniques ou en visio (11 %). Ces indications révèlent notamment l’importance de considérer l’acoustique aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur des locaux et de réfléchir à l’agencement des pièces et open spaces afin de limiter les irritants liés au passage ou aux conversations. Les télétravailleurs sont quant à eux exposés à un autre type de bruit lié à l’environnement dans lequel ils évoluent à domicile.

Des risques pour la santé

Six personnes sur dix ressentent de la fatigue de la lassitude et de l’irritabilité et une personne sur deux considère que le bruit est une source de stress. Cette affection psychologique se traduit souvent par des tensions au sein des équipes. Physiquement, respectivement 33 % des actifs déclarent avoir des difficultés de compréhension de la parole et 30 % être victime de migraines, sifflements ou bourdonnements.

Des réponses encore insuffisantes

Le travail de sensibilisation à la question du bruit semble porter ses fruits puisque sa prise en compte progresse chez les employeurs. La mise à disposition d’équipements spécifiques de protection comme les micro-casques à réduction de bruit active passe à 31 % contre 28 % en 2022. Même constat avec les travaux de réaménagement et le déploiement de mobilier acoustique : 26 % des actifs témoignent de cette mise en place (contre 22 % en 2018 et 2022) et 25 % expérimentent désormais des espaces pour s’isoler du bruit (25 % contre 23 % en 2018 et 2022). Des chiffres encourageants mais symptomatiques de politiques encore trop timides en matière d'acoustique.

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Et le télétravail ?

26 % des personnes qui télétravaillent 2 à 3 jours semaine sont gênées par le bruit bien que peu exposés au bruit. « Ce constat peut être interprété comme une difficulté à devoir alterner entre des environnements sonores différents et un risque que cette perception passe inaperçue pour les employeurs. Les conditions de - télétravail varient d’un salarié à l’autre, et certains peuvent se retrouver chez eux avec un nouvel environnement bruyant, angle mort s’il n’est pas remonté à l’employeur », détaille la note de la JNA.